L’ammonitrate

Après l’explosion de l’usine AZF de Toulouse (sept 2001, 30 morts), l’ammonitrate a de nouveau fait les gros titres avec le drame de Beyrouth (4 août, 171 morts).

Il s’agit en fait du nitrate d’ammonium, utilisé principalement dans la fabrication d’engrais azotés (l’azote est un élément nutritif !..).

• Pourquoi ce produit est-il si dangereux ?!.. C’est parce que tout mélange d’ammonitrate (c’est un comburant) avec un combustible accélère violemment son processus de décomposition naturel : il devient alors un puisant explosif industriel (utilisé par exemple dans les mines..)
• C’est ainsi que le « nitrate-fuel », mélange de nitrate d'ammonium et de combustible fuel (essence, gazole ou kérosène), remplace souvent le TNT, car il est très bon marché et plus puissant. Il a remplacé depuis fort longtemps la nitroglycérine (rendue célèbre par le film "le salaire de la peur"), étant bien plus stable. Du fait de ses qualités physico chimiques, il est malheureusement prisé des terroristes.
• Est-ce alors « criminel » de permettre son stockage ?... Des millions de tonnes d’ammonitrate sont stockées rien qu’en France, mais le risque est faible si les précautions de base sont bien prises, à savoir éviter toute possibilité de contamination par d’autres matériaux combustibles (c’est ce qui s’est passé à Toulouse…. et probablement à Beyrouth..)  
• Nota : l’ammonitrate a la particularité de se liquéfier à relativement faible température (170 degrés), ce qui provoque des écoulements lors d’un incendie de proximité, ce qui facilite sa contamination ; c’est pour cela qu’il y a souvent une double explosion : le liquide contaminé explose, ce qui déclenche une deuxième explosion décuplée, celle du stock non encore liquéfié..
• Et aujourd’hui en France ?... Il y a eu un « avant AZF », et un « après AZF », avec des procédures de stockage et de manutention très précises, désormais parfaitement connues sur les dizaines de milliers de sites de stockages (et notamment dans les fermes françaises !..). Parmi ces sites, plus de mille sont classés SEVESO.

Jean-Jacques D.